D'autant que la crête ne fait pas le moine ni l'habit le punk et qu'il y a bien trop à vivre là maintenant. Alors tous à vos ordis, faites péter les décibelles visuelles. Le voyage c'est comme le rock : c'est tout à fond!

Ici Pérou, à vous Paris!!!



N.B. : en cliquant sur la première photo d'un article, la série s'affiche en grand à l'écran.

mardi 26 juillet 2011

De Yurimaguas à Leticia (Colombie) - Pérou, Région Loreto, Juillet 2011

Ça sonne un peu comme un vieux rêve, avec une bonne dose d'imaginaire : la longue descente en bateau vers les profondeurs de l'amazonie. À Yurimaguas s'arrête la route et c'est désormais par voie fluviale qu'on poursuit son chemin. Le fleuve Huallaga, puis le Marañon, rejoint par l'Ucayali pour devenir le mythique Amazone. Des centaines de kilomètres de fleuves bruns, sinuant au milieu d'une jungle verdoyante. Lenteur du voyage, et c'est bien ce que je recherche. Les petites embarcations ont remplacé les motos-taxis, les gros bateaux les combis.

Ici on installe le hamac à bord. On y lit, on y mange et on y dort. Passe le temps.

Yurimaguas, c'est aussi l'entrée dans ce département incroyable qu'est le "Loreto" : immense, il couvre à lui seul 30% du territoire péruvien, soit 2/3 de la France couvert de pure jungle.




Au port de Yurimaguas
















Voyage de Yurimaguas à Lagunas












Sur le fleuve Huallaga









Roh un punk de la Selva!







Voyage de Lagunas à Iquitos






Le fleuve Marañon







Sous l'oeil avisé de Señorita Vaca














Sous le déluge...


Señorita Vaca veille toujours



Image surprenante : les eaux du fleuve Marañon et celles de la Quebrada Chimbila qui se rejoignent sans se mélanger - différences d'acidité, de température etc. En provenance des Andes, le Marañon se gorge de la terre des rives, d'où sa couleur brune. La Chimbila vient de la Selva et recueille le "tanin" (tanino en espagnol) des innombrables feuilles pourrissant au sol, d'où sa couleur noire intense  (merci Jimmy, péruvien d'Iquitos et connaisseur de ce secteur amazonien).
Le tout sous un déluge du tonnerre.






Quebrada Chimbila


Dauphins roses d'eau douce (même si la photo ne donne rien)











Toujours la danse des hamacs...


et Señoritas Vacas aux aguets




À la tombée du jour






















Enfin, les obstacles se sont accumulés pour atteindre la frontière colombienne à temps et prendre mon avion Leticia-Bogotá. Après 3 jours bloqué à Lagunas à attendre un bateau, j'arrive enfin à Iquitos vers 2h00 du matin. Dors 2 heures, après avoir zoné entre 2 morts-vivants à la recherche d'un hôtel ouvert. En effet, ma dernière chance est de prendre le jour même un rápido (bateau express), sinon c'est 2 nuits-un jour en bateau normal. J'arrive au port à 5h et là j'apprends que ces bateaux partent tous les jours à 6h, sauf le lundi. On est lundi.

Bon, au final c'est pas plus mal : je compte profiter quelques jours d'Iquitos, ville un peu à part. Capitale de la région Loreto située au bord de l'Amazone, elle est peuplée et pourtant reliée au monde extérieur uniquement par voies aérienne et fluviale. Isolée dans la jungle.
Je téléphone donc à la compagnie aérienne en Colombie pour repousser la date de 3 jours (nouvelle erreur), et ainsi ne pas perdre totalement mon billet.

Sauf que. Je me bloque le dos dans la foulée (nerf sciatique), suite à un faux mouvement en chargeant mon sac et, je suppose, la fatigue accumulée ces 2 dernières nuits. Merde! Très vite, mettre une chaussure ou enfiler un pantalon devient une torture et le moral se retrouve au fond des chaussettes (n'est-ce pas Annabelle?). Je passe donc 3 jours allongé au repos forcé. Mon bouquin de 500 pages n'y résistera pas (Carlos Ruiz Zafón - Le Jeu de l'Ange, je recommande). Il va être temps d'arriver en Colombie, où j'espère pouvoir échanger des livres avec Benjamin et renouveler mon stock. Mon état finit par s'améliorer à grands coups d'anti-inflamatoires et de relaxants musculaires, et je peux enfin profiter de ma dernière soirée à Iquitos. Je découvre un chouette bar, dans lequel je ne lirais que très peu de temps puisqu'on m'invite rapidement à me joindre à la table voisine. Puis je m'approche du comptoir où je passe la fin de soirée à discuter avec le responsable et une serveuse, très sympas tous les 2. Et regrette encore une fois d'avoir acheté mon billet d'avion à l'avance, car je commence tout juste à me sentir bien dans cette ville et serais bien resté davantage. Quel con. NE JAMAIS PROGRAMMER À L'AVANCE QUAND ON A LE TEMPS!!! Je me console en me disant que je pourrais toujours y revenir, de retour au Pérou, si vraiment l'envie me démange. Ce n'est pas le temps qui me manque cette année.

Allez, si tout va bien, je foule le sol colombien demain.




Iquitos



Lever de soleil sur l'Amazone
















Vestiges de la richesse passée, du temps de l'exploitation du caoutchou (début 20e)





















Même les "horreurs" de Gustave Eiffel sont arrivées jusque-là!




Vers la frontière, sur l'Amazone


Le rápido c'est nul : on est enfermé, ça va trop vite, on peut pas prendre de photos. J'étais bien dans mon hamac et mon bateau au ralenti.
Ce qu'il me reste de cette journée, c'est la largeur de l'Amazone, devenue impressionante. Un kilomètre? Les arbres sur les rives, pourtant hauts de plusieurs dizaines de mètres, semblent ridiculement petits face à l'étendue du fleuve. Et c'est la période sèche, le niveau d'eau est au plus bas. Il se dit qu'elle atteint jusqu'à 3 kilomètres de large à certains endroits en période des pluies.
À l'arrivée, passage aux douanes péruviennes avant de sortir du territoire : j'ai 3 jours de retard sur la fin de mon visa, paie mes 3 dollars d'amende et ressors : sur la rive en face, c'est le Brésil et la Colombie.



Ce n'est pas l'Amazone, mais un affluent