D'autant que la crête ne fait pas le moine ni l'habit le punk et qu'il y a bien trop à vivre là maintenant. Alors tous à vos ordis, faites péter les décibelles visuelles. Le voyage c'est comme le rock : c'est tout à fond!

Ici Pérou, à vous Paris!!!



N.B. : en cliquant sur la première photo d'un article, la série s'affiche en grand à l'écran.

dimanche 23 octobre 2011

Manizales - Colombie, Région Caldas, Octobre 2011


Sur Manizales je voyais déjà un article dépouillé, à l'inverse de Medellín. Quelques photos et pas ou peu de mots. Mais non. Jusque-là chaque étape a son charme et un truc à raconter. Un peu de piment sur l'Arepa (galette de maïs qui est aux Colombiens ce que le pain est aux Français). J'aurais connu Manizales dans une situation d'exception. Ça aurait pu être une galère, ce fut au contraire un moment privilégié. Par une chance et un hasard purs (si tant est qu'ils existent, ce dont je doute fort, comme de tout le reste, sauf de mon hétérosexualité, de ma prochaine prolongation de visa et de ma tendance à faire des parenthèses plus longues que mes phrases).

Je quitte Medellín sur les rotules après un match-aller d'anthologie (voir article sur Medellín), et un match-retour tout aussi convaincant. Entre Medellín, Guatapé et La Ceja, ce sont un peu plus de 3 semaines de rencontres en forme de passe à dix et d'invitations à droite à gauche et j'te la redonne. Je me suis rendu compte en relouant une chambre, cette fois-ci dans le centre de Medellín juste à côté de "mon" bar à Salsa, que ça faisait 2 semaines que je n'avais plus mis les pieds dans un hôtel.
Après la corvée du mois - renouveler le visa, je saute dans le premier bus qui part vers le sud. Direction Manizales, à l'entrée de la zone du café. On me dit sans plus de détails que la ville est sans eau courante, un éboulement ou une avalanche ayant détruit la station qui alimente la ville. Mais dans la fatigue et le mouvement je n'y prête pas davantage attention. 

La route est belle. De montagne. Et ce pays résolument vert. L'arrivée à Manizales est belle elle aussi, dans la lumière du soir. Le cadre naturel impressionnant et la morphologie de la ville étrange. Construite sur les crêtes de diverses montagnes mais aussi dans des vallées au niveau toujours variable, Manizales est une ville à étages multiples. Tout en échelons. Un peu comme ces appartements anciens dont aucune des pièces n'est au même niveau, toujours séparées les unes des autres par une ou quelques marches. J'adore ce type d'appartements, moins Manizales. Morphologie urbaine originale que je ne saurais vous rendre en images, pas plus que le sommet enneigé El Ruiz qui domine la ville. Presque toujours dans les nuages, au mieux dans une lumière troublée par l'humidité - on est en saison des pluies, je n'en sortirai pas une photo correcte, même en "madrugadant" (en me levant très tôt).

Je débarque donc de nuit et crevé. Il fait froid - on est repassé au dessus des 2000 mètres d'altitude, et je n'ai aucune idée de la ville ni la moindre adresse d'hôtel où aller. Débarque à l'arrache et ça me plait, bien que je ne tienne pas spécialement à me faire dépouiller. Alors je demande. On m'informe brièvement sur les zones où aller et celles à éviter. Le chauffeur de taxi me dépose devant un hôtel supposé pas cher et dans un quartier sûr. Un américain aux dix mots d'espagnol m'accueille et parvient à me faire comprendre qu'il n'y a pas d'eau courante dans toute la ville depuis 3 jours et que les autorités ont fait fermer les hôtels pour des raisons de normes d'hygiène. Ahhhhh la norme, toujours la norme, au détriment de l'individu et du bon-sens. Et après on s'étonne que certains se tournent vers le punk passés 16 ans et quelques réflexions primitives sur le fonctionnement d'une société - et ses dysfonctionnements. Rohhh j'ai bien le droit d'être un peu provocateur, simpliste et simplet - définitivement le punk aura laissé quelques traces chez moi. On est sur une radio libre non? Mais pas libre de connerie. De celle-là on ne se libère jamais. Alors allons-y franchement. Dans mon cas, entre passer la nuit dehors ou dans une chambre pas javélisée selon la norme, mon choix est vite fait. Mais c'est pas moi qui décide. Et quand les autorités préfèrent laisser les gens dehors à 8 heures du soir - au risque qu'ils se fassent dépouiller ou pire, plutôt que de leur vendre une chambre avec peut-être un soupçon de crasse, alors mieux vaut fermer sa gueule. Je pourrais devenir grossier, bien qu'en l'occurrence il me semble qu'il y ait des actes bien plus grossiers que dire quelques gros mots. Car dans les terminaux on vous prévient simplement qu'il n'y a pas d'eau courante, pas que les hôtels sont fermés au public. Je verrais d'ailleurs passer quelques touristes qui n'auront pas la même chance que moi, dont 3 français à la rue à 10 heures du soir la veille de mon départ.

Pourtant, sans que je sache bien pourquoi, peut-être la confusion générale, ou la pitié qu'inspire ma tête de crevard après une dernière nuit très courte à Medellín, de fil en aiguille je me retrouve non pas à la porte, encore moins à la rue, mais dans une chambre privée au prix du dortoir avec un grand lit 2 places qui me tend les bras. La femme dont je rêve après l'ouragan Medellín. Et donc seul dans l'hôtel avec Jef qui est en fait le frère du patron, absent, comme les employés mis au repos forcé. On communique comme on peut avec mon anglais pourri et son espagnol quasi inexistant. Néanmoins le courant passe vite et bien, et les incompréhensions respectives donnent lieu à quelques franches rigolades. La situation prend rapidement un air de colocation où chacun fait sa vie, dans une grande maison avec un patio extérieur et un jacousi en forme de bénédiction dans la situation présente. Pas besoin de recourir au ravitaillement public et de faire la queue comme les autres habitants de la ville. Le jacousi nous fournit l'eau nécessaire aux besoins primaires : les toilettes et la toilette. Il me demande simplement de taire ma présence ici puisqu'elle est illégale et pourrait causer la fermeture de l'établissement pendant un mois. Et une belle amende je suppose. Je me sens donc particulièrement privilégié et chanceux, une fois de plus. Devrais jouer au loto avec pareille fortune mais c'est contre ma religion. Que la Française des Jeux aille se faire. Caresser et engrosser par d'autres billets que les miens.

A part cette chouette rencontre avec Jef (non je n'ai pas "changé de bord"), c'est aussi intéressant pour moi de voir la ville s'organiser face à une situation d'exception. Face à la pénurie. Grands camions citernes en renfort, énormes conteners un peu partout dans la ville et policiers en nombre pour assurer la distribution de l'eau dans le calme. 

J'y passe finalement 4 jours et en repars avant que l'eau ne soit revenue. 













Merci donc aux altruistes qui se sont mis à la bière et ne gaspillent pas l'eau en douches inutiles
















 






























Bains thermaux del Otoño










mercredi 19 octobre 2011

Guatapé et La Ceja - Colombie, Région Antioquia, Octobre 2011



Guatapé


Ce n'est pas l'Ecosse. Toujours la Colombie. A environ 1h30 de Medellín. 













 
 


 










Guatapé c'est aussi les retrouvailles avec Demian, un ami de Jorge et Erika qui m'ont hébergé à Medellín, rencontré par hasard chez eux (voir page Illégale). Il devait y venir le week-end. J'arrive le mardi en pensant passer deux jours à Guatapé. L'appelle : il y reste la semaine et loue une chambre dans une maison pleine de chambres justement. Dix minutes plus tard, il débarque avec sa moto et sa guitare, ses 2 outils de travail. C'est parti. 
J'y passerai moi aussi la semaine.






2 petites vidéos sur la page "Illégale" (http://radiopikpik.blogspot.com/p/illegale.html)



Guatapé c'est enfin un petit village mignon et relax.
























(pour les non-hispanophones : papa = pape mais aussi papate)






 
















La Ceja - Chez León

Etape précédant Guatapé. Je quitte Medellín et l'appartement d'Erika et Jorge, qui vivent dans un quartier populaire. Une heure et demi plus tard je me retrouve dans la riche campagne de La Ceja et une propriété magnifique, avec un parc immense impeccablement entrenu. Changement de décor. León a pris sa retraite anticipée pour revenir à sa terre natale, aux sources et au vert avec ses goyaviers, citroniers, mandariniers, avocatiers, bananiers et j’en passe. Avec les oiseaux aussi. Je l’avais rencontré par hasard lors d’une balade dans le parc Arví (voir article Medellín) et après une petite heure passée avec lui et ses amis, il m'avait invité à passer quelques jours chez lui. J’honore donc l’invitation.
León est d'une grande attention, sans en faire trop. Sans un geste ni un mot déplacé. León est simple et intelligent. On passe 3-4 jours ensemble vraiment sympas. Au grand calme. A regarder les oiseaux et les écureils. Lui à ses occupations dans le jardin, moi à écrire l'article sur Medellín. Une soirée avec ses amis. Entre bons petits plats (León est fin cuisinier), jus de fruits frais du jardin, et même du vin français (rouge) et même même... du whisky, sirotés devant un feu de cheminée. Ça a comme un p'tit air de Normandie cette affaire.
On va ensemble à Guatape. Lorsqu’il en repart je me retrouve seul. Deux heures. Puis les fesses posées sur le siège arrière de la 125 de Demian...