Les JO à Sajama? C'est pas des conneries ça déconne pas. Durant les préparatifs le village est à l'arrêt, ou en ébullition ce qui revient à peu près au même ici. Vu qu'on est dans les Andes et à 4300 mètres, ça prend 2 jours complets. C'est que même à l'arrêt il faut mettre le paquet : toutes les communautés du coin ont rendez-vous à Sajama, pour la fête du village et le tournoi de l'année. Alors? On coupe du bois de chauffe et on égorge des lamas.
Les JO à Sajama, ça déconne vraiment pas.
Comme d'habitude on a tout misé sur le décor et les infrastructures.
Comme d'habitude on est un peu à la bourre pour finir les stades.
Lancé au passage quelques "beaux" messages, éducatifs et vertueux.
Auréolés de sainteté car les JO c'est sacré. Et les auréoles pas que sous les bras, mais aussi au-dessus des sommets.
Malheureusement, comme d'habitude on n'a rien pu faire face au dopage.
C'est tellement fort qu'on hallucine un lama en gardien de but.
Le dopage. Intrinsèque au terrain, insidieusement proche des athlètes. A défaut de
craie ils ont pris d'la coke. Moins chère. Pour tracer des lignes. Celles du
terrain officiellement. En même temps on les comprend : 1er
prix = 4 lamas, 2ème prix = 3 lamas, 3ème prix = 2 lamas, 4ème prix = 1
lama. 5ème prix = la corde (1 lama vaut environ 90 US$). Ou la honte au village pour le restant de
l'année. Sans parler du terrain en sable et des 4300m d'altitude, à vous faire crever net un athlète confirmé. Comment voulez-vous lutter?
Et soudain le ciel moralement azur du sport de haut niveau s'obscurcit.
Alors vite vite on oublie tout on s'vide la tête : le sport c'est fait pour ça c'est bien connu. Retour au beau fix pour s'entrainer dur. Et c'est parti!
Vive les JO!!! En direct de Sajama, à vous Paris!
