De Puerto Chacabuco on se rend en colectivo à Puerto Aysen d'où on enchaine direct en bus pour Coyhaique, petite capitale de la région où l'on arrive dans l'heure de midi. Où l'on rejoint aussi la fameuse route australe pour poursuivre vers le sud du Chili. J'ai lu dans mon guide de 1912 qu'on pouvait randonner et camper dans le parc national dont l'entrée se trouve à 6 kms d'ici. Ce qu'on préfère à l'affluence touristique de la ville. On part d'abord faire des courses pour assurer un pique-nique et le repas du soir, mais lorsque le taxi nous dépose à l'entrée du parc avec nos sacs à dos plein à craquer, le garde nous informe qu'il n'est plus possible d'y camper depuis 2 ans environ. Hin-hin. 1912 n'est plus ce qu'il était. Pas moyen non plus de laisser nos gros sacs dans son local durant la rando. Hin-hin bis. Il nous dit finalement qu'on peut les planquer dans le buisson d'en face, sans garantie ni engager sa responsabilité, mais qu'il peut garder un oeil dessus jusqu'à son départ à 17h30. Bon, soit, on n'a pas trop le choix de toute façon. Il est plus de 14h et on a quand même bien envie de faire la grande boucle de 11 kms qu'il nous indique. Juste avec nos petits sacs évidemment, c'est injouable avec 20 kilos sur le dos. On embarque donc avec nous passeports et argent, le peu qui importe vraiment, et on trace. Au final, à part quelques jolies vues sur Coyhaique et ses montagnes, parc et balade assez décevants, rien d'extraordinaire. Mais on est au calme et au vert pendant ces quelques heures de marche dans les bois, agréables et relaxantes, même si on finit au trot puis au galop pour arriver avant 17h30 à l'entrée, où nos gros sacs à dos nous attendent sagement derrière le buisson. Entre 2 gouttes de sueurs et la flemme de marcher 6 kms supplémentaires jusqu'à Coyhaique avec toutes nos affaires, on finit par trouver miraculeusement un bus d'un groupe privé qui accepte de nous ramener en ville, alors qu'il n'y a aucun taxi ni transport collectif. On se dit une fois de plus qu'on a vraiment d'la chance. Arrive juste avant 19h et la fermeture du terminal de bus pour acheter nos billets du lendemain direction Puerto Río Tranquilo, à environ 5h d'ici au sud. Un village où on va se poser quelques jours. Puis recherche d'un camping, au plus près car demain on doit plier tente et bagages avant le lever du soleil. Car la fatigue nous tient aussi : on ne rêve plus que d'une douche chaude, d'un verre de vin et d'un plat de pâtes au camping-gaz. Et plonger dans un bon lit. Enfin presque, c'est une image.
Le lendemain matin nous voici donc sur la mythique "carretera austral" (route australe) et ça attaque fort sur les pavés, derrière les vitres et dès les premières pauses. Une fois passé le village de Cerro Castillo plus d'asfalte, c'est le début de la piste. Souvenirs de cyclistes noyés dans des nuages de poussière au passage des véhicules et des bourrasques, sur le bord de la route en train de réparer des roues crevées ou carrément détruites par les nids de poule. En train de lutter régulièrement contre des vents déments quoiqu'il en soit. En train d'en chier grave. C'est beau le goût de l'effort, mais pas autant que le paysage qu'on apprécie dans le confort relatif d'un bus qui tressaute sans cesse, sauf quand il s'arrête, passe un pont ou entre dans un village, les seules parties pavées ou cimentées. L'occasion de prendre quelques photos à la volée.
On arrive vers 13h à Puerto Río Tranquilo, village-étape à la fois fantôme et touristique au bord du lac General Carrera, d'où on embarque l'après-midi pour les renommées Capillas de Marmól. Chapitre suivant.
Coyhaique.
Route australe.
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